Thème semaine 9 mars : la fièvre
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Re: Thème semaine 9 mars : la fièvre
Pierre de RONSARD (1524-1585)
Ode à la fièvre
Ah fievreuse maladie,
Coment es-tu si hardie
D'assaillir mon pauvre cors
Qu'amour dedans et dehors
De nuit et de jour m'enflame,
Jusques au profond de l'ame ;
Et sans pitié prend à jeu
De le mettre tout en feu :
Ne crains-tu point vieille blême
Qu'il ne te brule toimême ?
Mais que cerches-tu chés moi ?
Sonde moi partout, et voi
Que je ne suis plus au nombre
Des vivans, mais bien un ombre
De ceus qu'amour et la mort
Ont conduit delà le port
Compagnons des troupes vaines
Je n'ay plus ni sang, ni venes,
Ni flanc, ni poumons, ni coeur,
Long tems a que la rigueur
De ma trop fiere Cassandre
Me les a tournés en cendre.
Donq, si tu veux m'offencer,
Il te faut aller blesser
Le tendre cors de m'amie,
Car en elle gist ma vie,
Et non en moi, qui mort suis,
Et qui sans ame ne puis
Sentir chose qu'on me face,
Non plus qu'une froide mace
De rocher, ou de metal,
Qui ne sent ne bien ne mal.
(désolé)
Ode à la fièvre
Ah fievreuse maladie,
Coment es-tu si hardie
D'assaillir mon pauvre cors
Qu'amour dedans et dehors
De nuit et de jour m'enflame,
Jusques au profond de l'ame ;
Et sans pitié prend à jeu
De le mettre tout en feu :
Ne crains-tu point vieille blême
Qu'il ne te brule toimême ?
Mais que cerches-tu chés moi ?
Sonde moi partout, et voi
Que je ne suis plus au nombre
Des vivans, mais bien un ombre
De ceus qu'amour et la mort
Ont conduit delà le port
Compagnons des troupes vaines
Je n'ay plus ni sang, ni venes,
Ni flanc, ni poumons, ni coeur,
Long tems a que la rigueur
De ma trop fiere Cassandre
Me les a tournés en cendre.
Donq, si tu veux m'offencer,
Il te faut aller blesser
Le tendre cors de m'amie,
Car en elle gist ma vie,
Et non en moi, qui mort suis,
Et qui sans ame ne puis
Sentir chose qu'on me face,
Non plus qu'une froide mace
De rocher, ou de metal,
Qui ne sent ne bien ne mal.
(désolé)
Invité- Invité
Re: Thème semaine 9 mars : la fièvre
Jean de SPONDE (1557-1595)
Sur sa fièvre
Que faites-vous dedans mes os,
Petites vapeurs enflammées,
Dont les pétillantes fumées
M'étouffent sans fin le repos ?
Vous me portez de veine en veine
Les cuisants tisons de vos feux,
Et parmi vos détours confus
Je perds le cours de mon haleine.
Mes yeux, crevés de vos ennuis,
Sont bandés de tant de nuages
Qu'en ne voyant que des ombrages
Ils voyent des profondes nuits.
Mon cerveau, siège de mon âme,
Heureux pourpris de ma raison,
N'est plus que l'horrible prison
De votre plus horrible flamme.
J'ai cent peintres dans ce cerveau,
Tous songes de vos frénaisies,
Qui grotesquent mes fantaisies
De feu, de terre, d'air et d'eau.
C'est un chaos que ma pensée
Qui m'élance ore sur les monts,
Ore m'abîme dans un fond,
Me poussant comme elle est poussée.
Ma voix qui n'a plus qu'un filet
A peine, à peine encore tire
Quelque soupir qu'elle soupire
De l'enfer des maux où elle est.
Las ! mon angoisse est bien extrême,
Je trouve tout à dire en moi,
Je suis bien souvent en émoi,
Si c'est moi-même que moi-même.
A ce mal dont je suis frappé
Je comparais jadis ces rages
Dont Amour frappe nos courages,
Mais, Amour, je suis bien trompé,
Il faut librement que je die :
Au prix d'un mal si furieux,
J'aimerais cent mille fois mieux
Faire l'amour toute ma vie.
---------
Oh ! de mon ardente fièvre
Victor Hugo (1802-1885)
Recueil : Dernière Gerbe (Posthume, 1902).
Oh ! de mon ardente fièvre
Un baiser peut me guérir.
Laisse ma lèvre à ta lèvre
S'attacher pour y mourir.
Ta bouche, c'est le ciel même.
Mon âme veut s'y poser.
Puisse mon souffle suprême
S'en aller dans un baiser !
---------
La fièvre traîtresse, de Pétrarque (1304-1374)
Recueil : Le Canzoniere (1304-1374)
Malheureux ! le dernier de mes jours d'allégresse,
Qui dans ce court passage ont été peu nombreux,
Avait sonné ; mon cœur, présageant la tristesse,
De neige et de chaleur sentait le poids affreux.
J'étais comme celui dont les nerfs douloureux
Sentent vers eux venir une fièvre traîtresse.
Mais l'incomplet bonheur de mon cœur amoureux
Devait-il donc finir avec tant de vitesse !...
Ses yeux si beaux, ses yeux dans le ciel animés
Par le divin rayon qui nous donne la vie,
Quittant les miens à qui toute vue est ravie,
Leur disaient par les feux dont ils sont enflammés :
« Restez en paix, objets d'une amitié trop chère ;
Nous devons nous revoir, mais non pas sur la terre. »
Sur sa fièvre
Que faites-vous dedans mes os,
Petites vapeurs enflammées,
Dont les pétillantes fumées
M'étouffent sans fin le repos ?
Vous me portez de veine en veine
Les cuisants tisons de vos feux,
Et parmi vos détours confus
Je perds le cours de mon haleine.
Mes yeux, crevés de vos ennuis,
Sont bandés de tant de nuages
Qu'en ne voyant que des ombrages
Ils voyent des profondes nuits.
Mon cerveau, siège de mon âme,
Heureux pourpris de ma raison,
N'est plus que l'horrible prison
De votre plus horrible flamme.
J'ai cent peintres dans ce cerveau,
Tous songes de vos frénaisies,
Qui grotesquent mes fantaisies
De feu, de terre, d'air et d'eau.
C'est un chaos que ma pensée
Qui m'élance ore sur les monts,
Ore m'abîme dans un fond,
Me poussant comme elle est poussée.
Ma voix qui n'a plus qu'un filet
A peine, à peine encore tire
Quelque soupir qu'elle soupire
De l'enfer des maux où elle est.
Las ! mon angoisse est bien extrême,
Je trouve tout à dire en moi,
Je suis bien souvent en émoi,
Si c'est moi-même que moi-même.
A ce mal dont je suis frappé
Je comparais jadis ces rages
Dont Amour frappe nos courages,
Mais, Amour, je suis bien trompé,
Il faut librement que je die :
Au prix d'un mal si furieux,
J'aimerais cent mille fois mieux
Faire l'amour toute ma vie.
---------
Oh ! de mon ardente fièvre
Victor Hugo (1802-1885)
Recueil : Dernière Gerbe (Posthume, 1902).
Oh ! de mon ardente fièvre
Un baiser peut me guérir.
Laisse ma lèvre à ta lèvre
S'attacher pour y mourir.
Ta bouche, c'est le ciel même.
Mon âme veut s'y poser.
Puisse mon souffle suprême
S'en aller dans un baiser !
---------
La fièvre traîtresse, de Pétrarque (1304-1374)
Recueil : Le Canzoniere (1304-1374)
Malheureux ! le dernier de mes jours d'allégresse,
Qui dans ce court passage ont été peu nombreux,
Avait sonné ; mon cœur, présageant la tristesse,
De neige et de chaleur sentait le poids affreux.
J'étais comme celui dont les nerfs douloureux
Sentent vers eux venir une fièvre traîtresse.
Mais l'incomplet bonheur de mon cœur amoureux
Devait-il donc finir avec tant de vitesse !...
Ses yeux si beaux, ses yeux dans le ciel animés
Par le divin rayon qui nous donne la vie,
Quittant les miens à qui toute vue est ravie,
Leur disaient par les feux dont ils sont enflammés :
« Restez en paix, objets d'une amitié trop chère ;
Nous devons nous revoir, mais non pas sur la terre. »
Invité- Invité
Re: Thème semaine 9 mars : la fièvre
Fièvre me saisissait pour allonger mes os
mettant tout mon corps en repos
Elle jouait ses trilles sur mes nerfs
et ébouillantait ma chair
Fièvre me saisissait pour chasser les intrus
venus festoyer comme des malotrus
Dans mon foyer transformé sur le champs
en un réceptacle alléchant
Fièvre me saisissait quand l'ami vers moi
S'avançait me causant un grand émoi
L'allure belle et le cœur empli de promesses
modifiant ma terne vie en kermesse
Fièvre me saisit quand un mot s'accroche
au pendentif de mes jours et se fait anicroche
Pour saisir dans ses crocs d'autres que lui
pour en vers les aligner tous reluis
Marcelle Sharpe (1898-1927)
mettant tout mon corps en repos
Elle jouait ses trilles sur mes nerfs
et ébouillantait ma chair
Fièvre me saisissait pour chasser les intrus
venus festoyer comme des malotrus
Dans mon foyer transformé sur le champs
en un réceptacle alléchant
Fièvre me saisissait quand l'ami vers moi
S'avançait me causant un grand émoi
L'allure belle et le cœur empli de promesses
modifiant ma terne vie en kermesse
Fièvre me saisit quand un mot s'accroche
au pendentif de mes jours et se fait anicroche
Pour saisir dans ses crocs d'autres que lui
pour en vers les aligner tous reluis
Marcelle Sharpe (1898-1927)
Izo- Bouquet de soleils
- Messages : 460
Points : 3094
Date d'inscription : 24/02/2017
Re: Thème semaine 9 mars : la fièvre
J'ai composé des vers .
Je dois parfaire voir meme creer les rimes. Je pense que la composition sera aboutie d'ici ce soir.
J'espère que mon poème te plaira.
Je dois parfaire voir meme creer les rimes. Je pense que la composition sera aboutie d'ici ce soir.
J'espère que mon poème te plaira.
Re: Thème semaine 9 mars : la fièvre
La fièvre - soso delange.
Délicieux ru de miel me parcourant l'échine
Perles de pluie nacrées couvrent mon front brûlant
Langueur de mon corps nu sous le froid d'un drap blanc
La moiteur de mon ventre comme habillé de bruine
Je sens ta main de rose rafraîchir mon visage
Ton image est troublée devant mes yeux mi clos
Apaisée, près de toi je trouve le repos
Ton ombre mon repère dans ce monde d'images.
Voilà donc plusieurs jours que la fièvre me ronge
Je sens que mes os fondent que mon esprit divague
Je vois ce que tu caches, la douleur vient par vagues.
À tout jamais perdue dans le pays des songes.
La vie quitte ma chair, les forces m'abandonnent
Je murmure faiblement tout paraît si lointain
La maladie m'emporte -reverrai-je les miens?-
Mon heure est arrivée. Entends! Les cloches sonnent.
Mon amour ne pleure pas, je vais vers l'espérance
Blottie tout contre toi, ma fin n'est plus très loin
Je t'ai aimé sans doute , ne t'aimerai pas moins
Au royaume des cieux, voici ma révérence.
Délicieux ru de miel me parcourant l'échine
Perles de pluie nacrées couvrent mon front brûlant
Langueur de mon corps nu sous le froid d'un drap blanc
La moiteur de mon ventre comme habillé de bruine
Je sens ta main de rose rafraîchir mon visage
Ton image est troublée devant mes yeux mi clos
Apaisée, près de toi je trouve le repos
Ton ombre mon repère dans ce monde d'images.
Voilà donc plusieurs jours que la fièvre me ronge
Je sens que mes os fondent que mon esprit divague
Je vois ce que tu caches, la douleur vient par vagues.
À tout jamais perdue dans le pays des songes.
La vie quitte ma chair, les forces m'abandonnent
Je murmure faiblement tout paraît si lointain
La maladie m'emporte -reverrai-je les miens?-
Mon heure est arrivée. Entends! Les cloches sonnent.
Mon amour ne pleure pas, je vais vers l'espérance
Blottie tout contre toi, ma fin n'est plus très loin
Je t'ai aimé sans doute , ne t'aimerai pas moins
Au royaume des cieux, voici ma révérence.
Re: Thème semaine 9 mars : la fièvre
C'est très beau, Vive. Les images sont très fortes.
Invité- Invité
Adultes Surdoués-Forum HELIOS (Hpi, Zèbres, hqi...) :: Litterature- Atelier littéraire :: Créations littéraires :: Poésies-création de poèmes
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