Cendre et poussière

Il était une fois un pauvre homme
Sans but il cheminait en tout lieu il errait
Il n'avait pas la Foi seul il était en somme
Il vivait en retrait dans l'abstrait

Craignant la vie comme le Diable
Il refusait de croire à toutes ces fables
Que le monde faisait miroiter
Dans une vaine recherche de la Vérité

Insatisfait au plus profond de son âme
Il n'en demeurait pas moins doux et bienveillant
Car s'il refusait de faire confiance aux gens
Il était ému par leurs rires et leurs larmes

Souvent il déambulait tel un mort-vivant
Bien trop meurtri malgré son cœur d'or et d'argent
Pour tendre purement la main à son prochain
Triste sort que de n'être esclave du Malin

Si de mon âme ne restaient que des cendres
D' un temps lointain où je sus mieux que tous aimer
Je me souviens, alanguie sur le fauteuil posée
Le rai de lune affleurant mes yeux vides et tendres.

De ces soleils de ces rires que nous reste t il?
De la fumée sans feu, des poussières étalées
Un gout de l'amertume, les regrets attelés
Aux visages des aimés, à mon cœur servile

Avant que le voile noir emporte mon corps mort
Revoir le doux cygne blanc sur les eaux scintillantes
Revivre matin bleu, frénésie insolente
Toucher du bout des doigts ta peau de soie et d'or