Les lettres élégantes
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Les lettres élégantes
Postez ici les ecrits délicieux issus des missives privées de nos auteurs français.
Re: Les lettres élégantes
Guillaume Appolinaire à Lou
En 1914, Guillaume Apollinaire fait la connaissance deLouise de Coligny Chatillon dans un restaurant à Nice.
En quelques seconde c'est le coup de foudre... Dès lors, Apollinaire lui écrira des centaines de lettres.
A cette époque la jeune femme a 33 ans.
Très indépendante, elle fascine le poète qui lui déclare rapidement toute son admiration.
C'est le début d'une passion aussi intense qu'éphémère...
Je vous propose ce soir de plonger dans cette magnifique correspondance.
Tout a commencé il y a exactement 100 ans...
Lorsque l'auteur d'Alcools est tombeux amoureux de son "étoile polaire".
Mon Lou je veux te parler maintenant de l’Amour
Il monte dans mon cœur comme le soleil sur le jour
Et le soleil il agite ses rayons comme des fouets
Pour activer nos âmes et les lier
Mon amour c’est seulement ton bonheur
Et ton bonheur c’est seulement ma volonté
Ton amour doit être passionné de douleur
Ma volonté se confond avec ton désir et ta beauté
Ah ! Ah ! te revoilà devant moi toute nue
Captive adorée toi la dernière venue
Tes seins ont le goût pâle des kakis et des figues de Barbarie Hanches fruits confis je les aime ma chérie
L’écume de la mer dont naquis la déesse
Evoque celle-là qui naît de ma caresse
Si tu marches Splendeur tes yeux ont le luisant
D’un sabre au doux regard prêt à se teindre de sang
Si tu te couches Douceur tu deviens mon orgie
Et le mets savoureux de notre liturgie
Si tu courbes Ardeur comme une flamme au vent
Des atteintes du feu jamais rien n’est décevant
Je flambe dans ta flamme et suis de ton amour
Le phénix qui se meurt et renaît chaque jour
En 1914, Guillaume Apollinaire fait la connaissance deLouise de Coligny Chatillon dans un restaurant à Nice.
En quelques seconde c'est le coup de foudre... Dès lors, Apollinaire lui écrira des centaines de lettres.
A cette époque la jeune femme a 33 ans.
Très indépendante, elle fascine le poète qui lui déclare rapidement toute son admiration.
C'est le début d'une passion aussi intense qu'éphémère...
Je vous propose ce soir de plonger dans cette magnifique correspondance.
Tout a commencé il y a exactement 100 ans...
Lorsque l'auteur d'Alcools est tombeux amoureux de son "étoile polaire".
Re: Les lettres élégantes
Victor Hugo à sa fille Léopoldine, Alors âgée de 10 ans a écrit:
Bonjour, ma Poupée, bonjour, mon cher petit ange.
Je t’ai promis de t’écrire. Tu vois que je suis de parole.
J’ai vu la mer, j’ai vu de belles églises, j’ai vu de jolies campagnes. La mer est grande, les églises sont belles, les campagnes sont jolies; mais les campagnes sont moins jolies que toi, les églises sont moins belles que ta maman, la mer est moins grande que mon amour pour vous tous.
Ma Poupée, j’ai donné bien des fois, en pensant à vous, mes petits, des sous à de pauvres enfants qui allaient pieds nus au bord des routes. Je vous aime bien.
Encore quelques heures, et je t’embrasserai sur tes deux bonnes petites joues, et mon gros Charlot, et ma petite Dédé qui me sourira, j’espère, et mon pauvre Toto l’exilé.
A bientôt, ma Didine. Garde toujours cette lettre. Quand tu seras grande, je serai vieux, tu me la montreras, et nous nous aimerons bien; quand tu seras vieille, je n’y serai plus, tu la montreras à tes enfants et ils t’aimeront comme je t’aime. A bientôt.
Ton petit papa,
V. Léopoldine et Adèle dessinées par Victor Hugo
Etampes, 19 Août 1834
( bon la comment ne pas être emue?)
Re: Les lettres élégantes
Camus à son instituteur Monsieur Germain a écrit:
Cher Monsieur Germain,
J’ai laissé s’éteindre un peu le bruit qui m’a entouré tous ces jours-ci avant de venir vous parler un peu de tout mon cœur.
On vient de me faire un bien trop grand honneur, que je n’ai ni recherché ni souhaité. Mais quand j’en ai appris la nouvelle, ma première pensée, après ma mère, a été pour vous.
Sans vous, sans cette main affectueuse que vous avez tendue au petit enfant pauvre que j’étais, sans votre enseignement, et votre exemple, rien de tout cela ne serait arrivé.
Je ne me fais pas un monde de cette sorte d’honneur. Mais celui-là est du moins une occasion pour vous dire ce que vous avez été, et êtes toujours pour moi, et pour vous assurer que vos efforts, votre travail et le cœur généreux que vous y mettiez sont toujours vivants chez un de vos petits écoliers qui, malgré l’âge, n’a pas cessé d’être votre reconnaissant élève. Je vous embrasse, de toutes mes forces.
Albert Camus
« Sans vous, rien de tout cela ne serait arrivé » 1957
En octobre 1957, lorsqu’il apprit qu’il venait de recevoir le prix Nobel, Albert Camus écrivit deux lettres : l’une pour sa mère qui ne savait pas lire, l’autre pour son instituteur Louis Germain. Albert n’avait pas oublié celui qui avait modifié son destin en l’appelant « moustique », en lui apprenant à lire, à écrire et à compter. En 1923, Louis Germain lui avait fourni une alternative à la rue, à la pauvreté de sa mère, à la sévérité de sa grand-mère. Il l’avait « poussé » vers les bourses du lycée en le gardant bénévolement après la classe pour le faire travailler. Plus tard, il l’appellerait « petit » alors qu’il aurait quarante ans. Il était cet homme simple, ce petit ins tituteur d’Alger, ce joueur de clarinette – collec tionneur de cartes postales à ses heures -, ce « hussard de la république » qui défendaient pas sionnément l’école de Jules Ferry, et dont la blouse anthracite avait la couleur des blouses de ses élèves. Il était celui qui avait jeté Albert Camus dans le monde, « prenant tout seul la responsabilité de le déraciner pour qu’il aille vers de plus grandes découvertes encore »
19 novembre 1957
Publié dans Lettres privées d'auteurs | Aucun Commentaire »
Re: Les lettres élégantes
C'est idiot sûrement, mais ce don de soi a un gamin doué mais pauvre, ça fait sens.
Bien plus que mon ancien métier Qui ne laisse rien aux gens, l'enseignement est, je le crois, la clé de voûte de tout système, pourvu qu'on ait preté un contenu juste à celui ci. Transmettre éternellement,
Finalement, cette histoire de création d'école me poursuit.
Bien plus que mon ancien métier Qui ne laisse rien aux gens, l'enseignement est, je le crois, la clé de voûte de tout système, pourvu qu'on ait preté un contenu juste à celui ci. Transmettre éternellement,
Finalement, cette histoire de création d'école me poursuit.
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