Qu'est ce qui fait que vous saturez (trop ou pas assez de stimuli?)

Je peux ouvrir en parlant de mon cas.
Je dirais que tout dépend

- si je suis motivée et que je dois apprendre, j'ai besoin d'un fond sonore doux et sans parole ( musique classique par exemple)
- si la tâche mobilise moins mes ressources (mémoire), je vais combler par le besoin d'un brouhaha ambiant.
- si je n'ai pas envie de réfléchir ben les sources visuelles et sonores peuvent arriver en meme ( mais pas trop fort le bruit).

Si ce modèle n'est pas respecté c'est le malaise.

- en période de questionnements, les pensées ne cessent pas et m'empêchent de dormir ( jusqu'à ce que je finisse par m'écrouler).
Je n'arrive pas à déceler le facteur qui déclenche ces pensées incessantes, en tout cas, moins je nourris ma pensée, plus je tourne à vide, plus je m'angoisse de ce vide.

Pour moi la règle est simple, le moins de stimulations auditives et tactiles, le mieux je me porte.

Je connais un phénomène assez étrange où son et toucher se court-circuitent. Il m'est impossible de toucher certaines textures, voire de toucher quoi que ce soit, pendant que j'entends certains sons. En fait il me semble que je sois sensible aux vibrations en général, auditives ET tactiles, et les deux se recoupent. Mon compagnon sait que, quand nous prenons le tram (boîte à résonance de l'enfer), il ne doit me toucher sous aucun prétexte. En cas d'accident de "surcharge sensitive", si je sature, je dois mordre quelque chose : mes lèvres , ma langue, mes mains, ou alors je claque des dents dans le vide. J'ai aussi une sorte de "flapping" comme les personnes autistes et/ou je me frotte le visage.

J'ai aussi un problème vestibulaire qui fait que je supporte mal les mouvements ascendants (et rotatifs, mais ça se produit moins souvent). En avion, lors du décollage, je frôle l'évanouissement si je ne garde pas mon regard 100% horizontal devant moi : je dois m'efforcer de faire comprendre à mon corps qu'il est toujours dans la bonne orientation spatiale par rapport à l'avion, et qu'il n'a donc pas besoin de paniquer. Même chose dans un téléphérique. Et pourtant, à la descente, tout se passe très bien ! C'est spécifiquement la montée que je ne tolère pas.

Oh et puis j'ai eu une surcharge sensorielle la première fois que j'ai visité Ikea. Trop de choses, trop de gens - qui s'arrêtent en plein milieu du chemin ou qui laissent leurs gamins courir l'amok et vous rentrer dedans à chaque détour - pis surtout une impossibilité de prendre ses propres repères pour naviguer ce Maudit Magasin. Naaan, faut suivre le chemin, le pitit chemin sinueux encombré de gens mous du bulbe. Pour ne rien arranger, ce jour-là on a dû faire le chemin de retour dans un vieux bus qui n'était guère qu'une boîte de conserve améliorée, j'ai dû soulever les genoux tout le long pour garder mes pieds en l'air et ne pas les exposer aux infernales vibrations du sol. J'étais plus tendu-e qu'un câble du Golden Gate Bridge, je ne supportais même plus la voix de mon copain, y a qu'une bière qui a pu m'aider à lâcher prise et me détendre un peu.

Ikea, complétement fou le concept de piéger les gens dans le magasin.
Textures/materiaux : gelée, craie, éponge sèche, polystyrène, papier aluminium, zinc, les huiles sèches.
Vibration: ca te fait des chatouilles insupportables qui te donnent envie de pleurer et rire en meme temps?

Ça se propage dans tous les os de mon corps et je ne peux rien faire pour les arrêter ou m'en protéger, d'où sensation intolérable d'envahissement

Ton avatar, l'oiseau la, j'ai envie de le manger de bises.
Les animaux sont parfois tellement mignons que ca me fait grincer des dents.
(Cf mon chat debile en photo sur mon fil, post de ce soir).