Tout donner - facile quand on a plus rien à perdre

Je ne suis pas doué en histoire. Ce n'est pas l'angle d'accroche que je favorise.
Tout est basé chez moi sur l'expérience. Le vécu.

Poussé par le désespoir et par une énergie vitale puissante,
je n'ai pas pu continuer à mettre Dieu en ignoré.

Ni les livres, ni les penseurs, ni les gourous, ni la société dans son brouhaha perpétuel,
ni la famille - encore moins - ni la poésie, copine, mais copine seulement,
ni la drogue, ni l'alcool,
ni même la musique - amie amie !
Ne pouvaient plus rien pour moi.

Chercher la planche de salut.
Être trouvé par elle.
Reprendre haleine.
Se refaire à neuf.
S'ouvir.
Tout donner - facile quand on a plus rien à perdre.
Prendre contact.
recevoir.
Réaliser.
Renaître. Jubiler.
Continuer.

Ma vraie famille, à moi l'orphelin intérieur,
le brisé, le méprisé, l'amputé de sa vie,
retrouvée.

Fête !

Donnant tu te donnes et au bout du compte tu gagnes ...toi, tu te regagnes.
C'est comme si tu te parachevais en repartant de zéro ou pas ?

Je n'ose pas répondre. Sur ces questions j'ai croisé tellement d'animosité(s) que je suis un peu traumatisé.

Je pense qu'avec moi tu ne risques rien bien au contraire. C'est une déclaration bien ambitieuse de ma part, mais je me fréquente assez pour pouvoir affirmer ce genre d'attitude disons ouverte. Je te laisse bien évidemment libre d'en disposer et ne serai pas frustrée si tu désires rester muet sur ce point.

Voici "ma" pensée:
Comme tu le sais je suis assez mystique. Ça me vaut de nombreuses inimitiés.
Pourtant il y a une chose que je SAIS, d'expérience, de source sûre et de science certaine:
La naissance n'est qu'un préalable. A la naissance nous disposons d'un corps, dont le cerveau fait partie.
Mias on n'est pas supposé en rester là. Il en manque tant qu'on en reste là.

"Il vous FAUT naître à nouveau" jean 3 (répété 3fois)

Quand ça m'est arrivé, je voulais faire tester mes empreintes digitales tant le changement que j'éprouvais était profond. j'avais corporellement, intellectuellement, la sensation d'être "né" enfin !

Ce n'est pas là une "croyance" un "dogme", une "opinion", mais réellement un vécu qui m'a marqué pour toute la vie et sûrement même au-delà. Qui du jour au lendemain a TOUT changé.
Mon rapport à moi-même, au monde, à la vie, à la mort. Je ne me suis plus jamais comporté de la même manière.
C'est comme si la complétude à laquelle j'aspirais était réalisée. Je ne comprenais pas comment j'avais pu vivre sans cela. Je me sentais un million de fois plus vivant.

Je mets ça en parallèle avec la "seconde mort" dont il est question dans l'apocalypse.

Qui que tu sois, où que tu en sois, quelles que soient tes convictions:
"Il vous FAUT naître à nouveau".

La religion n'a rien à voir avec ça.

Cette petite idée, toute simple, qui libererait tant de gens, l'énoncer apporte de véritables lapidations.
Et pourtant, il FAUT naître de nouveau...

Sinon toute ta vie tu la vis avec un étage de conscience en moins. Avec une lacune rhédibitoire.
Tant que ça va, ça peut passer relativement inaperçu. On peut s'imaginer pouvoir faire l'impasse.
Mais tout le monde vieillit. Et à plusieurs reprises dans la vie, il y a des carrefours, souvent à l'occasion de difficultés. Et dans la vie il y a des difficultés, et même des drames, souvent.

Là soudain on se sent complêtement seul, et cette solitude a quelque chose de pas "naturel".
On sent la lacune. On sent l'étage qui manque à la fusée: elle ne peut plus aller plus loin.
On est bloqué. On se replie sur soi parce qu'il n'y a rien d'autre. On régresse. On est attiré vers le non-être.
Il ne faut pas qu'il en soit ainsi, pour personne.
Il FAUT naître de nouveau. C'est l'unique chemin pour ne pas retomber, à jamais qui sait,
dans les flots de l'indifférencié, du toujours regressant, du toujours se dévorant soi-même.

Mais j'avoue mon pessimisme: ça a du mal à passer comme message...

De même. J'ai d'ailleurs pensé à la transcendance, avais préparé une reponse un peu profonde, sur l'expérience, sur ce qu'on ne peut rattacher au Monde ( le supra , au delà des expériences possibles). Et devinez quoi?

Je souffre énormément de ne pas savoir détacher cela des préjugés courants.
De voir des gens se tourmenter, alors que la solution est là disposée devant eux.
Et d'être maudit parce que je veux bénir.
Mais quand on n'est plus de ce monde, le monde se venge.
Par un effet de "gravité" spirituelle
il tient à te garder dans son orbite,
t'enfoncer dans la terre, et t'y laisser .

Fata, à lire jolindien, il me semble que tu ne sois pas l'unique membre dans ce cas? Izo et moi sommes également en recherche. Je ne sais pas ce qui a été jugé ? Ton choix? Ou ta facon d'en parler ?

Je suppose les deux.
Quelque part les gens ont l'impression que je suis une accusation vivante.
Ils me font endosser les méfaits de structures sensément spirituelles
qui n'avaient que des prétentions temporelles.
Mais je ne me situe pas dans cette dynamique.
Ça les arrange juste de faire l'amalgame.
Je suis en concurrence avec leurs conforts intellectuels.
Ils se sentent menacés.

PS. Je n'annonce pas la fin du malheur.
Juste le début du bonheur.

@Cyclopède Je ne suis pas en terrain étranger quand tu affirmes la (re)naissance incluse dans notre existence.

Cela suppose un "savoir mourir", c'est-à-dire cette capacité de pouvoir se détacher de ce soi qui a fonctionné mais qui ne le peut ou veut plus, pour naitre encore. Cela a un coté entropique en plus d'ôter cet acharnement à persister dans son être, tel quel, suivant un continuun donc on présage de surcroit la ligne.

Je vois d'ailleurs le moi comme un vêtement qu'on change et qui change parce que la vie et ses tournures le réclament.

Je suis ainsi née plusieurs fois. J'ai mes anniversaires en plus de l'initial. (pratique !).
Je suis sensible à la notion de métamorphose telle que développée par Malraux avec les dieux.
J'aime pour ma part écouter le bruit de ma propre métamorphose.

Il y a un grand pas entre une métamorphose et une nouvelle naissance.
L'image de la chrysalide qui devient papillon a été beaucoup utilisée. Mais ce n'est qu'un symbole.
Là on passe non pas d'un être à sa forme plus évoluée
mais d'un être à l'autre
d'un univers à l'autre.
je suis resté longtemps à me demander pourquoi dans l'Apoc il est écrit:
"Voici, je fais l'univers nouveau".
je ne voyais pas où.

Mais ce qui a changé définitivement, c'est l'ordre des choses.
par une nouvelle naissance,
on est passé d'un monde de culte extérieur,
de forme,
de crainte,
de lois,
de devoirs,
de coutumes,
de rites,
à une économie de l'amour.
On est devenu un nouvel être.
Un nouvel homme,
en marche dans une nouvelle réalité.
De la mort à la vie.