la musique dans ma vie

J'ai envie d'écrire ici ce que je ressens pour la musique, peu l'habitude de le faire IRL, peur de passer pour une folle, ou de ne pas être intéressante. (ici aussi d'ailleurs, mais l'avantage est que vous pouvez zapper si besoin!

J'écoute de la musique sans cesse. J'ai mes écouteurs dès que je suis seule. Parfois j'écouterai bien aussi quand je ne le suis pas, mais socialement c'est moyen il paraît!

Je ne suis pourtant pas musicienne et c'est un énorme regret dans ma vie. J'ai tenté il y a 4 ans de me mettre au piano. Ca fonctionnait pas mal, mais je suis envahie par mes autres passions débordantes, et je manquais d'assiduité, de travail... j'ai arrêté. J'aurais voulu apprendre enfant, pour aujourd'hui avoir ça dans le sang et me réfugier dans la musique sans que ça me demande un travail, même si j'éprouvais de la satisfaction après avoir travaillé mes partitions.

J'ai tenté de comprendre pourquoi j'étais si avide de musique.
J'ai plusieurs pistes.

Je crois que d'une part, la musique a pour fonction de me couper des bruits extérieurs. J'ai une hypersensibilité auditive importante, je réagis aux bruits parasites, aux voix trop fortes... La musique, harmonieuse, prévisible, me permet d'anticiper, me concentrer sur une source auditive unique, contrairement à la cacophonie extérieure.

Ensuite, il y a la recherche du plaisir. Plaisir décuplé chez moi il semble. Certains sons me sont tellement doux aux oreilles, qu'ils m'emportent, m'électrisent.
C'est rarement le texte qui m'intéresse. Jamais en fait.
Quelques exemples de sons :
J'aime les bruits "mouillés", "humides". Comme si la note s'appuyait sur une surface humide et se décollait très rapidement.
Je trouve ce bruit dans "cheerleader" Omi. On est d'accord que le morceau n'a rien d'exceptionnel. Mais le son de base, ce tapotement rapide m'éclate.

J'aime les bruits blancs aussi. Les bruits d'électricité. J'ai une application dédiée. J'écoute aussi "hearing damage" de Thom York.

J'aime beaucoup la musique répétitive, ou bruits répétitifs, ça me berce, m'hypnotise. (j'ai trouvé dans mon appli le bruit de roulement d'un train... je peux m'endormir en quelques minutes tellement ça me détend!)

Enfin des voix aussi me plaisent. C'est plus rare. Le chanteur de MAshrou Leila dans Fasateen. Son timbre est celui d'un violoncelle quand il tient la note... fiou....

Voilà mon rapport à la musique. Et vous qu'en est-il? Comment ressentez-vous la musique?

Intense également , mais pas tout à fait de la meme facon que la tienne.
Quand tu parles de cet art, on le croirait presque incarné, une figure deiforme, dirait on.

Pour moi, c'est une source de plaisir parfois violent, j'écoute en boucle certains morceaux pour faire baisser mon niveau de sensibilité à lui. Je veux dire : la beaute du son est parfois si parfaite que j'en souffre . C'est bizarre ( j'en parle sur mon fil de presentation, en meme temps que le tango je crois).
Cependant la musique n'intervient que lorsque je suis disponible. Je ne mets pas de musique d'ambiance . Sois je l'écoute la vis soit pas. J'y arrive pas. Ah et j'aime danser également .


Le chant des oiseaux, ca compte? Ou le vent dans les feuilles des arbres?

elle parle à tes émotions, des souvenirs, ton histoire?

Chez moi également oui, par la force des choses, à force d'écouter, je grave certains événements à des morceaux, et je ressens ce que je ressentais à l'époque. Peer Gynt, le matin, et je suis dans les bras de ma mère. Souvenir réel? raconté? je ne sais pas, mais l'émotion est là.

Cependant le 1er lien est vraiment mécanique. Du sensoriel à l'état pur, avant d'y mettre des pensées. L'onde sonore transformée en influx électrique qui vient ensuite titiller la zone érogène de mon oreille-cerveau.

Le chant des oiseaux ou le vent dans les feuilles comptent, bien sûr!

On dévie sur le bruit, mais si l'effet est le même.

Je suis une inconditionnelle du tonnerre. J'aime aussi le bruit de l'eau, du petit ruisseau aux grondement des vagues de Teehupo.
J'aime bien le papier froissé. Par contre je déteste le coupe ongle et la tonalité d'attente d'un téléphone.

Je suis incapable de rattacher une émotion ressentie à mon histoire. Je suis dans une sorte de transe, une corde tendue vers le son parfait. Et c'est parfois douloureux si c'est tres beau.
Puis rapidement je viens à penser à l'auteur ou compositeur.
Je cherche des trucs sur la genèse de l'œuvre.

Ok, je vois... j'ai l'impression que c'est un niveau de réception supérieur au mien. Je ne trouve pas l'adjectif idéal, plus "pensé".
Je reste dans la réception brute et le j'aime/j'aime pas, ça me fait du bien/je ne ressens rien.

Concernant la musique , je postais cela le 27 juin :



[...]
Je sais pas laquelle des deux versions je préfère, l'une le donne des frissons l'autre me fait rêvasser au loin.
C'est comme si le son se mêlait à mon sang, ca raisonne dans mon corps et dans chaque recoin, il me faut parfois écouter longtemps avant de me désensibiliser car c'est si intense que ca semble douloureux .

Et quel type de douleur, tu sais décrire?

Je ne saurais. Comme si c'était trop. Ca me fait pleurer parfois.
Mais c'est comme pleurer de plaisir devant la perfection, l'inateignable, des moments de Vérité pure. Tu lâches toutes les vannes, et c'est ça, l'instant magique , t'es transporté ailleurs dans un truc parallèle et parfait, le temps du morceau. Comme ramanujan, comme les mathématiques ... il y a quelques domaines qui me subjuguent littéralement.

Yes je vois...

C'est merveilleux de pouvoir se laisser aller à ses émotions, même si douloureuses.
Combien de fois je me contiens, m'anesthésie pour ne pas ressentir, ne pas montrer.

J'ai tout lâché il y a peu. Expérience de réalité augmentée. Une plongée sous marine depuis mon fauteuil. Saisissant de réalisme et de beauté. Je n'ai pu retenir mes larmes de bonheur

Oh oui on a le droit.
Tu m'aides à me sentir légitime et j'espère te donner la pareille
Exxeme aussi, rien ne le choque ou ne semble l'effrayer dans l'intensité .
Izo est parfois clouée devant mes réactions mais ca va, elle s'y fait et cherche plutôt à comprendre.
Si on doit juste se confier ici, ben faisons le.
Ici je ne drague plus les gens, je n'ai plus envie , je sais pas, je suis Bien et ne cherche plus à me rassurer constamment .

J'ai encore beaucoup de résistance, de verrous à faire sauter. Je ne me sens pas forcément super à ma place ici. Mais ça nest pas lié à "vous". C'est juste moi le problème.

Je m'efforce au quotidien d'être la plus tolérante possible avec les autres. Et il faut admettre que ce détacher de tout jugement n'est pas simple.
Mais précisément ici, sur ce forum où nous sommes tous des gens bizarres, je ne sais pas comment il peut être autrement que dans l'ouverture d'esprit

Si tu sens que tu changes et que tu te sens mieux, tu es sur la bonne voie! (J'aurais fait une excellente psy non? )

Je te souhaite une bonne nuit Vive

Je tente de m'entrainer à lire. Ça me prend du temps et me demande beaucoup de concentration.
Alors no phone

A demain

J'aime ça en ce moment:


(gamme Scottish pentatonic)




Souvent très fort cela (parfait pour la beauté douloureuse !)
"Gamme Mystique", "accord de plerôme", "Gamme Scriabin".

Plus savant et exigeant: Un certain Chritophe Looten a inventé en 81 cette échelle de notes de 10 tons divisée en deux pentatoniques.
Looten compose des opéras et d'autres choses:

On peut utiliser cette gamme d'une multitude de façons, conssonante, dissonante, etc. La règle est seulement de ne jamais jouer Fa et Fa# en même temps pour construire des accords.

Il m'arrive aussi de fondre sur la gamme Istrienne. (Une gamme traditionnelle Croate):

c'est pointu ça Cyclopède!

Tu composes? Tu joues quels instruments?

Oui je compose. J'utilise des synthétiseurs. J'ai fais quelques albums mais cette année j'ai un autre projet: une encyclopédie des gammes, Mela, ragas, audiblement illustrées. J'en ai encore pour quelques jours (semaines ?) avant d'avoir terminé, parce que pour ce travail il me faut du calme et qu'en ce moment j'ai du monde à la maison, dont mon fils autiste, ce qui n'aide pas à la concentration !

j'ai aussi donné des cours de guitare à une époque, mais je suis fâché avec l'instrument, je ne joues plus et j'ai beaucoup perdu dans ce domaine. Je me suis mis aux synthés (hardwares, softwares) à cause de l'infinité de sons, et donc d'atmosphères, qu'ils permettent d'exprimer.

Je vous tiendrai au courant quand j'aurais achevé ce travail (exténuant).

Lien vers le disque rêveur que j'ai fais l'an dernier: https://jespears.bandcamp.com/

Je n'aime pas trop le premier morceau qui dénote avec le reste, mais bon...

woooaaah....

J'écoute ça dès que j'en ai la possibilité.

Je rêve de créer de la musique. Mais je n'ai aucune base. Juste mon amour de certains sons, et une oreille précise je pense.

Un jour je creuserai peut-être. Je me disperse beaucoup dans toutes mes passions...


Une encyclopédie des gammes... je ne savais même pas que ça pouvait exister! mais ok pour avoir des nouvelles de ton travail!

Ah cette encyclopédie (en est-ce une ?) me prend la tête, mais j'y arriverai !

courage!!!

Oui. Et comme un âne j'ai trouvé un synthé virtuel MICROTONAL ! (gratuit en plus.)

http://xen-arts.net/xen-fmts-2/

De là à se retrouver avec des gammes à 16 ou 18 tons !

tu m'as perdue

Ça serait cool que tu t'éclates en écoutant "Run out". Bah, si tu es sensible aux sons ça devrait le faire.

Hey j'aime bien! Mes préférées sont "the night" et "the dream"!
Les sons sont très nets, pointus, aigus. Tu utilises peu de "grosses basses" (pardonne mon lexique d'inculte). Un choix spécifique sur cet album, une préférence générale dans tes compo?

Je ne suis pas vraiment les modes.

Non je ne parle pas des rythmes qu'on entend toujours et partout, mais juste de sons graves.

C'est une fréquence agréable pour moi, le violoncelle, le bruit d'une echographie, le son de ma toile de lin quand je la tends... Sons bas et sourds aussi.

Tu as bien raison de ne pas suivre les modes. Tout se ressemble...

J'aime aussi beaucoup les airs lancinants...

Ah la musique !
J'y suis RIDICULEMENT sensible. Mais vraiment. Un jour j'ai pleuré dans le bus parce que, tout à coup, au milieu du brouillard des ennuis quotidiens, m'est venu un extrait du Casse-Noisette de Tchaïkovski. Pas l'oeuvre la plus débordante de passions et de grands sentiments torturés pourtant, hein ? En plus c'était la "Danse chinoise", le summum du mignon.
Mais je ne sais pas, les sons qui jouaient soudainement dans ma tête étaient si purs, si harmonieux, si joyeux. Il me semble que ce morceau m'est venu avec une acuité rare, comme si je me souvenais de chaque accord. J'avais envie de remercier je ne sais qui, le monde, l'humanité, pour l'invention de la musique. Et ce sentiment, eh bien il n'est vraiment pas rare chez moi.

La musique ouvre d'autres espaces où je retrouve des forces... Elle me met en mouvement quand l'anxiété me pétrifie. La musique c'est du concentré de mouvement. Et justement, c'est là aussi qu'elle me fait mal, terriblement mal... parce que depuis petite on m'a interdit de danser. La grosse qui danse ! Faisons-lui savoir à quel point elle nous embarrasse, rappelons-lui son devoir numéro 1 qui est de se cacher. Mes parents étaient carrément complices dans cette entreprise d'humiliation publique, de sorte que je n'avais nulle part où me réfugier. Moi aussi comme Tomate j'ai, à la base, une perception assez "brute" des sons musicaux, les rythmes et les harmonies, toutes ces textures, toutes ces couleurs, absorbés et aussitôt transformés en une formidable énergie qui habite chacune de mes cellules ! Oui mais il fallait tout étouffer... interdiction express de laisser la joie, l'amour, la spontanéité animer un corps aussi honteux que le mien.

Finalement c'est une des blessures les plus atroces, les plus mortifiantes qu'on m'aie infligées. Une condamnation à vie, à traîner mon propre corps comme un boulet derrière moi. J'ai parfois le sentiment que quand j'oserai enfin véritablement danser, ces chaînes voleront en éclat, mon corps et mon esprit seront réunifiés et je n'arrêterai plus jamais.

J'ai crée ce blog concernant les gammes:


C'est une petite encyclopédie.